samedi 21 janvier 2012

La délicatesse

« François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins
conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi
à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye
ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, c’est parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse…
- Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie. Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité ». La délicatesse a obtenu neuf prix littéraires et été traduit dans plus de quinze langues.(Amazon)

Mon avis : 

Ce n’est pas l'histoire qui est extraordinaire mais la plume de l'auteur. On rit et on pleure. Il a les mots justes pour décrire un état, une situation, une pensée et il a une vision des choses tellement réaliste. On a l'impression qu'il lit en nous, qu'il devine nos intentions les plus secrètes et il ne "plaisante pas avec l'humour".
Ce texte est truffé de petites phrases que l'on a envie de noter, comme : 
"Une hiérarchie de la joie." ou "On lui avait souvent suggérer de se séparer de ses souvenirs, c'était peut-être la meilleure façon de cesser de vivre dans le passé.". Ce sont des petites phrases anodines mais qui nous rappellent parfois (souvent?) à l'ordre. 
J'ai éprouvé un immense plaisir à lire cette histoire et je m'aventurerai avec d'autres titres de cet auteur.

Ma note : je crois que c'est un coup de coeur 5/5++++

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