jeudi 27 juin 2013

Lady Susan

Quatrième de couverture
Une veuve spirituelle et jolie, mais sans un sou, trouve refuge chez son beau-frère, un riche banquier. Est-elle sans scrupules, prête à tout pour faire un beau mariage, ou juste une coquette qui veut s'amuser ? Le jeune Reginald risque de payer cher la réponse à cette question... Grande dame du roman anglais, Jane Austen trace le portrait très spirituel d'une aventurière, dans la lignée des personnages d'Orgueil et préjugé et de Raison et sentiments.
Biographie de l'auteur
Romancière anglaise née en 1775, morte à Winchester en 1817. Commença d'écrire pour distraire sa famille. Ses romans dépeignent, avec finesse et vivacité, le petit monde provincial et familial qui fut le sien. (Amazon)

Mon avis :  
Petit roman épistolaire très charmant. Il a été écrit quand elle avait 18 ou 19 ans. Elle dépeint les personnages fort habilement et on a tout de suite l'impression de se trouver au coeur des "ragots". Cette histoire et le style de Jane Austen m'a donné envie de lire ses autres romans. 


Ma note : 4/5

samedi 22 juin 2013

La Vague

Cette histoire est basée sur une expérience réelle qui a eu lieu aux États-Unis dans les années 1970. Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d'histoire, crée un mouvement expérimental au slogan fort : «La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action.» En l'espace de quelques jours, l'atmosphère du paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader, lui-même totalement pris par son personnage.
Quel choc pourra être assez violent pour réveiller leurs consciences et mettre fin à la démonstration ?

Todd Strasser, né en 1950, est new-yorkais. Il a publié de nombreux romans traduits dans plus d'une douzaine de langues. La Vague est parue en 2008 chez Jean-Claude Gawsewitch Éditeur. Vendu à plus d'1,5 million d'exemplaires en Europe, le livre a été adapté au cinéma.

«Ce best-seller, qui est devenu un manuel d'histoire en Allemagne et bientôt un film, souligne qu'il est facile de se transformer en petit fasciste du jour au lendemain.»

Philippe Vallet - France Info (Amazon)

Mon avis : 
Cette histoire nous fait prendre conscience à quel point l'homme peut être un individu d'une faiblesse considérable. Il suffit d'un "leader" qui pense pour lui pour que sa pensée reste confinée dans un coin de son cerveau. Dans cette histoire, ce professeur d'Histoire se livre à une expérience à l'échelle humaine et essaie de reconstituer une étape pénible de la Deuxième Guerre Mondiale afin que l'on puisse se rendre compte du quotidien vécu par la population. L'expérience est plus que probante. 
C'est une lecture que je conseille fortement aux adolescents.

Ma note : 5/5

vendredi 14 juin 2013

Bienvenue

Quatrième de couverture : 

Yunyeong est prête à tout pour conquérir une vie meilleure : elle doit porter à bout de bras un bébé, un compagnon bon à rien, une soeur poursuivie par ses créanciers, un frère accro aux jeux d'argent ainsi qu'une mère étouffante. Elle a décroché un emploi de serveuse dans un restaurant, qui se révèle être une maison de passe clandestine. Un roman qui témoigne crûment de la brutalité des rapports sociaux et de la condition faite aux femmes en Corée - une réalité connue de tous mais qui reste soigneusement occultée. Yunyeong se débat contre la pauvreté et résiste à la violence et au mépris grâce à son insurmontable énergie qui, seule, lui permet de garder espoir.

Mon avis :
Une histoire qui laisse tout de même à réfléchir sur les conditions des pauvres qui ne peuvent même pas aller se faire soigner faute d'argent. Souvent, la femme se tue au travail et va jusqu'à aller vendre son corps. Cette histoire ne se passe pas au siècle dernier, elle est bel et bien d'actualité. En Corée, la différence entre un pauvre et un "riche" est immense. 
C'est fou l'énergie que l'on est capable de déployer quand l'espoir nous tient. 

Ma note : 4/5

mardi 11 juin 2013

Nagasaki

Quatrième de couverture : 
Shimura-san mène une existence solitaire et ordonnée dans la banlieue de Nagasaki. Mais voilà que des objets se déplacent, chaque jour, insidieusement, que de la nourriture disparaît. Fantôme ? Hallucinations ? Grâce à une webcam, la vérité se fait jour : une femme habite clandestinement chez lui, depuis un an... Grand Prix du roman de l'Académie française 2010, Nagasaki est un chef-d'oeuvre de mélancolie, un récit percutant sur l'isolement, où les ombres qui peuplent l'histoire du Japon ne sont pas loin.

Mon avis: 
Un début d'histoire fastidieux, une mise en place un peu longue (j'ai failli abandonner) mais une fois l'action enclenchée... on ne lâche plus cette histoire. On est intrigué par la suite des événements  on a envie de connaître le dénouement. Parfois, je trouve que l'auteur va chercher ses mots un peu loin, ce qui casse le charme de la lecture mais soyons honnêtes, c'est bien écrit. Le contenu dégage d'une très grande sensibilité. 

Ma note : 3,5/5

lundi 10 juin 2013

Médecin-chef à la prison de la Santé

Prison moyenâgeuse, crasse indicible où règnent les rats, les cafards et les punaises, maladies qui n'existent qu'en temps de guerre, détenus entassés, suicides à la chaîne, sida, toxicomanie, prostitution et viols... Tel est le quotidien de Véronique Vasseur, médecin-chef à la prison de la Santé depuis 1993 ; elle décrit cette prison dans ce livre-document poignant. À l'heure où le débat sur le monde carcéral fait rage, elle raconte les consultations dignes de la cour des miracles, la violence quotidienne, mais aussi l'opéra donné par les prisonniers, les matchs de foot, le système D... Ville dans la ville, la prison de la Santé a ses quartiers et ses règles du jeu, où se côtoient étrangers de tous pays, petits malfrats et grands terroristes, sans-papiers et VIP.
Écrit à la première personne, ce livre est un carnet de bord plus qu'un récit, le témoignage vivant d'une femme qui a vécu ce qu'elle expose ici et cherche à nous faire partager l'horreur, les souffrances et les émotions du monde carcéral. Et elle y parvient : rarement un témoignage sur la prison avait touché aussi juste. Les descriptions, les anecdotes peuvent être pénibles à lire : horreur des crimes commis, des conditions de détention, des pathologies d'un autre âge. Elles font parfois sourire, ce qui étonne dans cet enfer qu'est la Santé. Elles émeuvent toujours.

La Santé, c'est une ville dans la ville où règnent la saleté, la détresse, la maladie, la perversité... Illogique, irrationnel, incompréhensible, c'est un monde à part, coupé de la vie. (...) C'est comme un grand couvent, sale et sans spiritualité. Il faut vraiment une énergie incroyable pour ne pas sombrer. C'est plus qu'une punition, c'est l'impasse totale, la bouteille qu'on referme, l'oxygène qu'on vous coupe brutalement. La plupart [des détenus] font de courts séjours dehors et se retrouvent vite ici. C'est notre ghetto, notre honte.
--Maya KANDEL
Revue de presse
A l'origine de l’onde de choc qui pousse journalistes et parlementaires à s’intéresser au monde des prisons : le livre du Dr Véronique Vasseur, Médecin-chef à la prison de La Santé. Un témoignage sans aucune valeur littéraire ni de réflexion, mais qui, en jouant sur la corde de la sensibilité, a eu le mérite de faire sauter le couvercle. En moins de deux semaines, les députés, émus, ont dénoncé pêle-mêle omerta et conditions de détention puis voté la mise en place d'une commission d'enquête. C'est la première fois que les prisons mobilisent l'attention de tous les élus. Leur rapport, adopté à l'unanimité, dresse d'abord un constat : actuellement, la prison ne remplit qu'imparfaitement sa mission qui doit être d'assurer la sécurité de nos concitoyens, de sanctionner - sans pour autant écarter définitivement - ceux qui se sont rendus coupables d'une infraction. L’ouvrage aura au moins eu le mérite d’ouvrir la brèche.--Nadia Bon-- -- Urbuz.com  (Amazon)

Mon avis : 
Je crois qu'on n'a pas idée de ce qui se passe réellement dans ces prisons. Il y vit une drôle de population, pustuleuse, tuberculeuse, séropositive, dépressive et j'en passe. Les médecins, les infirmières, les surveillants... il n'y en a pas un qui ne devient pas "barje". Je tire mon chapeau à Mme Vasseur qui, la tête haute, a rempli son devoir de médecin avec une grande dignité. 
Un bon livre et instructif. 

Ma note : 4/5

vendredi 7 juin 2013

La mauvaise rencontre

«La mauvaise rencontre» est un beau livre qui se mérite. Il faut être patient, accepter de feuilleter avec l'auteur un album de souvenirs d'abord classiques, se mettre au diapason de cette voix entrée dans la remémoration. Peu à peu on perçoit les indices d'un drame, on devine les personnages, jusqu'à se trouver bouleversé par l'issue poignante. Une fois connu le dénouement, l'envie vient de relire le commencement. Il ne faut pas s'en priver tant il est vrai que, dans une personnalité comme dans une histoire, bien des éléments invisibles sont là dès le début. Le trouble est garanti...
Philippe Grimbert sait admirablement détacher et nommer des sentiments éprouvés dans la confusion de soi-même et le tourbillon du présent. Le tissu de son texte est léger et perspicace : chaque chapitre court écrit une aventure ou un portrait, souvent les deux à la fois, puisque les actes révèlent les hommes. (Alice Ferney - Le Figaro du 30 avril 2009 )
Après «Un secret», Philippe Grimbert plonge avec «La Mauvaise Rencontre» dans les mystères d'une amitié fusionnelle, et tragique. La confidence est son métier, bien sûr. Mais l'art de mener un récit intimiste s'apprend-il sur un divan ? On souhaite en tout cas à Philippe Grimbert d'avoir eu des patients qui racontent les histoires aussi bien que lui. Car l'auteur de «Chantons sous la psy» sait y faire quand il s'agit de dévoiler, comme à tâtons, à l'aide de petites phrases aux ambitions mesurées, de digressions qui n'en sont jamais et d'amorces saupoudrées avec parcimonie, «quelque chose qui était là depuis le début, mais que personne ne pouvait encore imaginer»...Ce pourrait être agaçant, arbitraire, virer au pur procédé machiavélien, cette façon de promener des hameçons sous le nez du lecteur pour le contraindre à tourner les pages. Mais ici, le pressentiment diffus d'une inquiétante étrangeté est le sujet même du roman : roman d'un homme confronté à ses «fantômes»; roman d'une amitié qui, érigée en absolu, peut s'avérer aussi puissante, vorace et délétère que le plus fou des amours. (Grégoire Leménager - Le Nouvel Observateur du 30 avril 2009 )Présentation de l'éditeur

Dans la vie de Loup, le narrateur, trois personnages comptent plus que tout : Nina, la mère qu’il s’est choisie, Gaby, amie de Nina, fantasque et rebelle et Mando, avec lequel, depuis la petite enfance, s’est nouée une amitié indestructible. Les deux garçons se complètent, Loup est indécis, Mando plus entier. Aux jeux d’enfants succèdent les premières conquêtes. Mando note tous les événements de « leur » vie dans un carnet, inscrivant, au fil des mois et des années leur histoire commune, telle qu’il la perçoit. Etudiants, ils vont choisir des voies différentes. Loup découvre la psychanalyse et se trouve un mentor en la personne du Professeur, personnage qui ressemble beaucoup à Lacan. Mando vit cela comme une trahison. C’est seulement à la fin de cette histoire, au moment où tout basculera dans une conclusion tragique, que Loup en comprendra les ressorts cachés. Quels abîmes cette amitié à la vie à la mort recouvrait-elle ? Loup, peu à peu, le découvrira et cette révélation fera vaciller son existence. Il connaîtra la blessure inguérissable des promesses non tenues, cette lourde chaîne qui, à jamais, nous attache à nos fantômes.

Mon avis : 
Cette histoire nous plonge au coeur d'une amitié entre deux garçons. On les suit depuis leur enfance, ils grandissent ensemble mais très vite l'ambiance devient étouffante, lourde. La mort est omniprésente, l'abandon, la perte, les silences deviennent bruyants et l’incompréhension perdure. On apprécie l'avancée de l'histoire qui avance par petits chapitres, on se pose des questions sur la nature de cette relation amicale et les personnages nous quittent chacun leur tour jusqu'à ce que Loup, le narrateur et l'ami d'enfance de Mando, plonge dans une solitude insoutenable.   
L'écriture est très belle. 

Ma note : 3/5

lundi 3 juin 2013

Les coeurs autonomes

Le plan, c'était d'attacher les flics avec leurs propres menottes. Mais ces deux-là n'ont pas de menottes. Les menottes, c'est le cœur du drame. Plus tard, elle dira que si les flics avaient eu des menottes, rien de tout ce qui va suivre ne serait arrivé. D.F.

Histoire d'un amour hors du commun, évocation de la jeunesse révoltée, ce roman est librement inspiré de l'histoire de deux jeunes amants meurtriers. Un « fait divers » qui, en octobre 1994, bouleversa la France.

Les pages consacrées au jour tragique de la fusillade sont admirables de perfection formelle. C’est l’œuvre d’un romancier chimiquement pur. Sébastien Lapaque, Le Figaro littéraire. (Amazon)

Mon avis : 
Ce fait divers raconté par cet auteur à la plume si juste, si profonde, si réaliste, nous permet d'entrer dans la bulle de ce couple, dans la tête de cette jeune femme complètement envoûtée par ce garçon qu'elle idolâtre. On a vraiment l'impression de revivre cet événement sanglant qui a eu lieu en 1994 à Paris. 
Vous pouvez jeter un oeil sur cet article assez complet que propose Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Rey-Maupin

Ma note : 5/5

dimanche 2 juin 2013

La septième vague

Quatrième de couverture : 
Leo Leike était à Boston en exil, le voici qui revient. Il y fuyait la romance épistolaire qui l'unissait en esprit à Emmi. Elle reposait sur trois principes : pas de rencontres, pas desexe, pas d'avenir. Faut-il mettre un terme à une histoire d'amour où l'on ne connaît pas le visage de l'autre ? Où l'on rêve de tous les possibles ? Où les caresses sont interdites ? «Pourquoi veux-tu me rencontrer ?» demande Leo, inquiet. «Parce que je veux que tu en finisses avec l'idée que je veux en finir», répond Emmi, séductrice. Alors, dans ce roman virtuose qui joue avec les codes de l'amour courtois et les pièges de la communication moderne, la farandole continue, le charme agit, jusqu’au dernier mail…

La Septième Vague est comme une série télé : on en devient vite accro. Bruno Corty, Le Figaro littéraire.

Mon avis : 
Toujours aussi délicieux, aussi subtile, aussi bavard. La correspondance Leo-Emmi n'est pas dénuée de sens, ils ne parlent pas pour ne rien dire ou presque. Chaque mot, chaque phrase renferme une émotion et qui plus est, c'est tellement écrit avec finesse que l'on ne se lasse pas jusqu'au dernier mot de ce échange. 

Ma note : 5/5+++ Coup de coeur

samedi 1 juin 2013

La mort est mon métier


Quatrième de couverture
«Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...- Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.Il fit une pause et ajouta : - Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.Je le regardai. Il dit sèchement : - Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.- Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi...»

Mon avis: 
C'est la première fois, je crois, que je lis un récit qui décrit ce qui se passe de "l'autre côté" des camps. On a pour habitude de lire des témoignages des déportés mais cette fois, c'est le contraire. L'histoire commence ainsi : on entre dans la vie de Rudolf Lang, son enfance, son parcours, son engagement dans les Dragons. On vit avec lui la guerre de 14-18, on part en Turquie, on se bat partout aux côtés des Allemands et puis on atterrit dans les camps. Là où une vraie industrie de la mort fait son nid. L'auteur nous livre des chiffres, des statistiques ahurissantes. Rudolf Lang est désigné pour diriger cette "manufacture" grâce à son sens de "l'organisation" selon l'opinion de Himmler. Rudolf obéit, Rudolf a le sens du devoir et il restera "impassible" jusqu'au bout. 
Une histoire très dure mais qui nous démontre combien la guerre est capable de faire preuve d'imagination en matière de cruauté. 

Ma note : 4/5

Jiazoku = Maëlle Lefèvre

Kabuchiko, le quartier le plus dangereux de Tokyo, territoire des yakusas. Daisuke, membre du redoutable clan Kobayashi, dirige un vaste rés...